« ISTORIA DEU NOSTE VILATGE »
Bien qu’aucune découverte archéologique ne l’atteste, le site était sans doute occupé dès le Paléolithique , puisque des vestiges préhistoriques ont été collectés dans les communes avoisinantes et tout le long de l’Arros ( à Castelvielh, à Marseilhan, à Souyeaux, Lansac et Laslades entre autres ) .
La toponymie des villages environnants, Lizos, Sabalos, et leur terminaison en « os » laisse supposer qu’’aux âges du bronze et du fer le territoire était occupé lorsque les romains conquirent l’Aquitaine en 56 avant Jésus Christ.
Ils s’installèrent sûrement, comme ils en avaient l’habitude dans la plaine : en témoignent les noms des quartiers tels que « poudge », « mandille ».
Le nom lui-même du village vient du latin « Podium », petite éminence que l’on retrouve dans plusieurs communes : Pouyferré, Lespouey, accompagné d’un déterminant latin, lui aussi : « Astruc » qui signifie « béni des Dieux » et qui sans doute se rapportait à un habitant.
On peut supposer qu’au haut Moyen Age, il existait plusieurs hameaux :
– au Pouyat ( on trouve un quartier « les Murailles », et un ancien château aujourd’hui démoli sur la propriété Chelle, ainsi qu’un cimetière).
– au sud de Collongues et à l’est de Lizos, dans une zone qui doit correspondre au ruisseau de Loulèz et à la partie ouest et sud ouest du village actuel de Pouyastruc deux villages disparus, sans doute après les pestes du XIVème siècle :
AYZAC (qui comptait au moins 5 feux) et SCANYAS dont on trouve une trace dans les Debita Regi Navarre en 1313, puis dans la liste des paroisses du diocèse de Tarbes de 1342 et qui ne sont plus mentionnées dans le censier de 1429 qu’en tant que « territoires situés à l’est de LISOS ».
– le nom de Poey Astruc apparaît dans la liste des paroisses du diocèse de Tarbes de 1342 puis avec une plus grande précision dans le censier de Bigorre où il est indiqué 10 feux (environ 50 habitants).
C’est à partir de 1760 que désormais sous le nom de Pouyastruc (qui s’écrit en gascon normalisé « POIASTRUC ») qu’on retrouve le village comme en 1770 sur la carte de Cassini.
Après les famines de 1340 à 1347, et les épidémies de peste noire de 1348 à 1351, la guerre de cent ans au XIVème siècle , et les ravages du prince Noir en Rustaing, le village, comme tous les villages de Bigorre pendant les guerres de religion, de 1569 à 1572, a connu les pillages et les incendies d’églises perpétrés par le comte de Montgoméry sous les ordres de Jeanne d’Albret.
En 1776, l’église est surélevée, rebâtie et décorée, le clocher est reconstruit en 1791 .
Du XVIIIème au XIXème , deux activités fondamentales se développent :
-Les tuiles , briques , poteries et faïences qu’on retrouve dans le cadastre napoléonien de 1809 et sur lequel apparaissent deux tuileries : celle de Monsieur BOUILH au bord du bois du Coustallat et celle du quartier de la « teulère » (probablement celle de Monsieur FONTAN) qui est encore signalée en 1850.
-La vigne, (voir le quartier « Cubas »)
De 1820 à 1880, c’est l’âge d’or du village : la population atteint en 1836 son maximum de 706 habitants, chiffre jamais retrouvé depuis.
On compte alors: 14 artisans, : forgerons, charpentier, cordiers, tailleur, tisserand épicier (Vergez) 1 sage-femme, 2 huissiers (MM Villeneuve et Bousquet) , 1 notaire (M. Baseilhac) 1 juge de paix, 1 gendarmerie, 1 perception, 1 poste et un instituteur privé .
En 1850 on compte: 1 auberge, 4 cabarets, 1 mesureur de vin , 2 Distillateurs.
Au cours du XXème siècle , la population a peu à peu diminué, victime des maladies de la vigne, de la guerre et de l’exode rural : 515 habitants en 1911, 415 en 1921, 358 en 1938, 326 en 1946 et 357 en 1975 .
Ce n’est qu’à partir des années 1980 qu’elle remonte : 555 en 1999 et 642 aujourd’hui .
Personnages importants du village
JEAN BAZEILHAC dit Frère Cosme ou Frère Côme (1703-1781)
Religieux de l’ordre des Feuillants Jean Bazeillac» inventa plusieurs instruments de chirurgie (pour opérer de la « pierre » et de la cataracte).
Il vint exercer à Paris et fut attaché à l’Hôtel-Dieu. Il jouissait déjà d’une grande réputation lorsqu’il prit l’habit chez les
Feuillants (1729) ; on lui donna le nom de frère Jean de St-Cosme (Saint Cosme est le patron des chirurgiens).
Il fonda à ses frais à Paris un hospice pour les pauvres où il les soignait lui-même. Il pratiqua surtout avec succès la taille latérale ; on lui doit le lithotome caché, la sonde à dard, et plusieurs autres instruments.
Il publia en 1779 une Méthode d’extraire la pierre.
ALBERT BERNET (1883-1962)
Surnommé « Albert de Séméac, dit la Liberté », compagnon tailleur de pierre mais aussi architecte, sculpteur, peintre d’aquarelles, écrivain, félibre occitan, franc-maçon, homme politique, enseignant, Albert Bernet, est le fils d’un menuisier natif de Pouyastruc.
Il étudia à l’école des Beaux-Arts de Bordeaux et celle des Arts Décoratifs, obtint son diplôme d’architecte à Tarbes, participa à la vie publique de Séméac en faisant partie pendant 4 ans du Conseil Municipal, avant de commencer, en 1912, une carrière d’architecte à Paris.
Parallèlement, il s’initia à la Franc-maçonnerie, devint Compagnon tailleur de pierre Étranger du Devoir de Liberté, en 1923, à Paris. Il rénova entre autre le siège du grand orient de France rue Cadet à Paris. Il enseigna l’Histoire du Travail au Collège des Sciences Sociales.
Rentré au pays à la fin des années 50, il établit les plans de quelques maisons, peignit une série d’aquarelles sur le thème des demeures de célébrités en Bigorre (dont Voivenel et Foch), oeuvres léguées au musée Massey par ses soeurs. D’autres aquarelles et des sculptures seront données à des particuliers ou au château de Mauvezin .
Félibre bigourdan, il défendit la langue d’oc, écrivit des contes et des poèmes publiés dans les revues littéraires régionales et des essais tels que « Joli coeur de Pouyastruc » et « Les maisons économiques »
Le patrimoine
LA MAISON BASEILHAC
Cette demeure date de la fin du XVIème siècle ; depuis lors, elle est restée dans la famille Baseilhac qui compte parmi ses ancêtres plusieurs chirurgiens dont le célèbre « Frère Côme »
L’EGLISE
Sa construction date de 1776, sur une église déjà existante (probablement du siècle ).
Le clocher, lui, fut achevé en 1791. Les cloches sont refondues à plusieurs reprises (1820, 1850).
En 1857, plusieurs travaux sont entrepris
-Réhaussement des murs de la nef de 5m (pour atteindre un total de 10m,80 avec des galets, du mortier de chaux ( de Lacassagne), des schistes (de Labassère) et de la brique (de Pouyastruc).
-Reconstruction et agrandissement des deux chapelles
-Construction de la tribune et de la sacristie avec une entrée indépendante
-Dallage en pierre de Lourdes (après rehaussement du sol de 75cm)
-Ouverture de 11 fenêtres pour éclairer l’ensemble (jugé trop sombre jusque là) (dont le vitrail de St Christophe )
Le retable de la chapelle St Roch et l’appui de communion en fer forgé datent de 1860
L’horloge (fabriquée dans le Jura) est installée en 1904.
L’autel et le tabernacle
Le tabernacle est vraisemblablement l’oeuvre des FERRERE.
L’autel tombeau et le baldaquin datent du XIXème siècle ainsi que le confessional
Visage du christ, sculpture d’Albert BERNET
LA MAIRIE
Le bâtiment a été construit de 1834 à 1838 par l’architecte M. Tiffon et l’entrepreneur M.Bernard Carrère d’Odos . Il devait faire office alors à la fois de maison commune, de presbytère et d’école .
Son architecture , avec un fronton que l’on retrouve dans plusieurs monuments publics de la même époque (palais de justice de Bagnères ) et des maisons de maitre et ses arcades, s’inscrit dans un mouvement néo-classique (évoquant les temples gréco romains)
Il a été restauré en 2001.
LE PRESBYTERE
Réalisé en 1869 par l’architecte M. Galy et l’entrepreneur M. Labat de Pujo.
Sa construction en terre et galets ,avec sa galerie en bois, ses frises et les encadrements en briques de l’artisanat
local et son toit en tuiles est caractéristique de l’architecture des côteaux .
Il a été restauré en 2007 sur les plans de l’architecte M. Dufauret
L’ECOLE DES FILLES
Constuite en 1881 (les cours étaient donnés aux garçons et aux filles jusque là dans l’actuel bâtiment de la mairie)
LE LAVOIR ou FONTAINE
Alimenté par une source ,il a été construit en 1848. Il servait à la fois de fontaine, d’abreuvoir pour les animaux et de lavoir . Les eaux usées se déversent dans le ruisseau de la Hount.